Papa, Maman, tout s’est bien passé ! 

Après deux mois passés à Katmandou il est nécessaire de se concentrer sur soi et faire son bilan. 
Planté, debout sur le rooftop de l’orphelinat à 23:58, seul, dominant la ville qui s’est endormie depuis bien longtemps déjà, je me pose mes petites questions existentielles.

J’admire d’abord à quel point cette capitale du Népal n’émet aucun son lorsqu’il fait nuit noire. Aucun son. Ni même les lumières ne luisent à cette heure-ci. La ville est comme plongée dans le noir et elle laisse place à l’observation. 

À l’observation qui est la mienne, cher petit européen, qui remarque le fait qu’une capitale peut être aussi sage qu’une image. Pas un bruit ne sera venu me déranger lorsque je finissais ma cigarette roulée. Arrivé à ce stade, j’en ai des questions et des observations à propos de ce beau Népal. 

Tout d’abord, en arrivant ici, je vous avez dit que j’ai été accueilli comme un prince. Mais ça n’a pas été qu’en arrivant, car cela a continué jusqu’à aujourd’hui. 

Avec le souci de l’autre, les népalais comprendraient vite si quelque chose n’allait pas chez moi. C’est la petite routine mais la petite routine dépaysante…C’est celle dont je ne me suis toujours pas lassé.

C’est dingue quand j’y pense, car à force d’amener les enfants à l’école tous les matins, on arrive à reconnaître petit à petit son voisinage. Tous ces visages que l’on voit défiler du matin au soir font partie entière du quartier dans lequel nous résidons et tous les sourires que l’on reçoit en échange tous les matins encore un peu frais parfois sont un cadeau. 

Un cadeau qui donne envie d’aider ces personnes, de les connaître davantage et d’apprendre plus d’eux. 

Ces visages ce sont ceux des mères et de leurs enfants traversant la route pour les amener à l’école (le même cliché qu’en France, sauf que nous, les mères que l’on voit courir sur le bord de la route en tirant leurs enfants par le bras sont stressées et mènent une vie à deux cent à l’heure), ils sont ceux des hommes travaillant à la construction d’une maison, que l’on aura vu avancer en deux mois, ce sont ceux des commerçants… 

Tout ce rythme de vie intense en émotions qui aura su me bercer tout au long de ces deux mois m’a beaucoup appris. 

Notamment le fait que rien ne sert d’appréhender le regard des gens sur soi, mieux vaut savoir donner un sourire en échange d’un regard désappointant.J’ai appris que le partage est quelque chose d’essentiel dans la vie de tous les jours (même si je le savais déjà, c’est quelque chose qui constitue un pilier d’éducation tout de même).

En deux mois on en voit passer du monde c’est certain. En tout cas, toutes les personnes que l’on aura rencontré tout au long de ces deux mois ont été, à chaque moment, des Népalais ou pas, avec un grand coeur, une envie de partager et d’aider.L’image que l’on voit chaque jour c’est celle de ces enfants sur le chemin de l’école qui nous interpèlent pour nous dire bonjour. C’est un mélange de cris prononçant « Hello », « Hi sir » à tout bout de champs, parfois « agressifs » aux oreilles mais qui donnent tellement la pêche dès le matin. Tellement c’est unique. 

Ces moments ont fait partie intégrante de notre séjour d’une soixantaine de jours ici et ont rythmé notre daily life… Petite vie bien remplie tout de même. 

Lors des tous premiers moment au Népal, et dans cet orphelinat en l’occurence, on s’est souvent dit que le temps aller être long. Mais finalement, plus les jours se sont mis à passer, plus l’on s’est dit que le temps nous jouait des tours. 

En fait, je pense sincèrement que c’est lors de ce genre d’expérience à long séjour, comme ici, que l’on se rend compte de la valeur du temps. Et dans ces moments là, on pense à nos proches et l’on se dit que le temps doit leur sembler long pour eux aussi. Peut être même pire. 

Papa, Maman, tout s’est bien passé ! 

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