Magie d’un paysage unique ou bien pure réalité d’un environnement intacte ? Telle est la question.
Nous savons combien les paysages que l’on perçoit ont chacun leur mystère et leur beauté toute particulière. Je veux parler du sentiment que l’on ressent lorsque l’on se trouve debout face à la nature, face à l’environnement que nous offre notre planète Terre.
Cette nature que l’on pourrait parfois juger d’irréelle, comme un cadeau.
Le terme « Cadeau » peut bien faire valoir ses droits ici.
Visionner un paysage qui offre sa beauté et son immensité, sa pureté, c’est accepter un cadeau. C’est saisir la chance que l’on a à l’instant T, de pouvoir se trouver au milieu d’un paysage qui nous procure quelques sentiments particuliers.
Cette chose là, je l’ai ressenti en ayant eu la chance d’aller dans une petite ville perchée au milieu des montagnes, Dhading.
C’est le président de l’orphelinat, où nous sommes volontaires, qui nous a emmené avec lui et toute sa famille pour un long weekend à bord d’un petit van touristique, dans son village natal et celui de quelques uns des enfants de l’orphelinat.
On prévoyait quatre heures de route dans les montagnes et vallées au dessus de Katmandou permettant d’observer ce qu’il se passe autour de la capitale afin d’arriver à Dhading.
Le trajet ? Je dirai qu’il était équivalent aux trajets que l’on peut faire pour arriver dans une station de ski des Alpes, en Savoie. Ces routes en queue de serpent qui offre souvent la venue d’un vomi en prime au beau milieu d’un virage.
Nous n’avons pas eu cette chance d’évacuer notre Dal Baht matinal, mais certains l’on eu (enfants en bas âge, etc).
Nous retrouvions ce paysage montagneux et un certain côté aride et jonché de pauvreté au bord de la seule et unique route.
En effet, les maisons se tiennent toutes en bord de route durant l’ascension jusqu’a Dhading; la vie quotidienne de ses habitants est faite de la sorte qu’ils soient en perpétuel contact avec la pollution des camions, motos, bus et voitures que ceux-ci engendrent. Cela contribue à un mélange de poussière de sable et de fumée parfois noire d’échappements de moteurs de toutes sortes.
Certaines femmes effectuaient leur toilette du matin à même le bord de la route, se mêlant au traffic continu.
En passant outre cette saleté grandissante, la route était très belle , parfois faite de verdure, de champs et de vue sur les sommets enneigés.
Une fois arrivé en bas de Dhading, nous avons quitté notre petit van confort et nous avons fait comme tout le monde.
Etant donné que la route pour accéder au village supérieur, n’est pas une route, mais plutôt un chemin de sable couleur ocre creusé, nous avons du prendre un des autocars de compétition tous plus anciens que la plupart des habitants ici afin d’accéder au village supérieur.
Nous nous sommes donc mêlés aux locaux et nous sommes montés dans un de ces bus trafiqué: 45 minutes de montée.
Tous entassés les uns sur les autre de le bus, nous avons subi et surtout beaucoup rit des chemins que l’on a emprunté pour monter tout en haut.
Je pense qu’à ce moment là, on a littéralement craqué; car avec les heures de routes que l’on avait déjà eu en partant de Katmandou, plus celle que l’on été en train de subir afin d’accéder jusqu’à ces habitants reculés, on s’est tout simplement laissé aller, tels des Flanbi entre les trous et les bosses incontournables du chemin de sable.
Une fois descendu du bus, on s’est dirigé vers la maison des parents de Rajendra, au moment du couché du soleil. C’était magique.
Beaucoup des bâtisses de ce petit district perché ont été lourdement endommagées par le tremblement de terre d’avril 2015.
En effet, on pouvait voir des moitiés de maisons, recouvertes de tôles afin d’éviter les fuites, permettant de protéger de la chaleur durant la journée.
La maison familiale de Rajendra, serait identique en France, à une longère, ou bien à un long corps de ferme.
Peinte de rose et d’ocre, cette petite maison, qui était faite pour ma taille (1m??), était en effet une ferme.
Elle offrait une petite cuisine avec un foyer, une table et une étagère pour disposer des épices.
Le stricte minimum dont on peut disposer, eux l’avaient et leur suffisait à vivre car cela a toujours été comme ça.
Les murs en chaux et le sol en pierre ne permettent aucune déperdition de chaleur.
A l’extérieur, aux cotés de la grange pour la vache, son veau, les chèvres, le stockage de paille et le potager se trouvaient douche et toilette à la turc, ou je dirai plutôt à la cool, vu leur emplacement, en pleine nature, abrité par un arbre à café et toutes autres sortes de plantes exotiques.
Durant tout notre séjour là-bas, on a eu la chance de pouvoir gouter à des mets traditionnels, directement cueillis, produits au jardin, préparés au feu de bois.
Nos 4 jours en immersion nous ont permis de se détendre au soleil avec l’odeur du fumier, la vue sur les monts enneigés, sans réseau cellulaire, et de se poser les bonnes questions, faire un point sur ce que l’on vivait.
Nous avons eu le sentiment profond d’avoir été invité à venir TOUT partager avec la famille de Rajendra; un merveilleux cadeau que l’on n’oubliera jamais.
Le thé traditionnel nous a été servit tous les jours avec le lait directement venu de la vache familiale. Quelle fierté !
Nous dormions presque à même le sol, dans une chambre digne d’un décor de Fort Boyard, au toit de tole. « How was your sleep ? » – « Hum, hein ? Ah, euh, yes perfect, thank you! ».
Nous avons eu la chance de pouvoir découvrir l’ensemble du petit village à pied, de faire un « Cache-Clap » dans la jungle, d’admirer les monts, de contempler la nature environnante, de faire des randonnées plus ou moins longues pour en découvrir toujours plus, agréablement guidé par le fils de Rajendra et son cousin, nous contant l’histoire traditionnel et historique du village.
Ces promenades ont été faites de rencontres insolites et émotionnelles; ornées de visages souriant et insouciant, curieux pour la plupart du temps de voir trois blancs passés devant leur maison.
Quand on sait que les parents de Rajendra n’ont l’électricité que depuis 10 ans, ca fait froid dans le dos…Pendant ce temps là, toi, tu t’efforces d’envoyer un message à tes parents avec la 3G nationale en perdant tout calme, grognant de voir « Echec de l’envoi ».
Alors que l’on devrait être simples et heureux d’être là.
Simples ? Pour le coup on l’a été. Pas de douche pendant quatre jours entiers. Les habits emplis de poussière ocre.
Je crois que l’une des plus belles choses que je retiendrai de cette immersion, c’est le lever de soleil auquel on a assisté.
Ce matin du 15 Janvier où l’on a réussi à sortir du pieux pour la première fois, à 5h40 du matin pour aller assister à cet exercice de la nature.
Cette fois ci ont été décidé à le faire car c’est unique et c’est pas tous les jours qu’on le ferra.
Après avoir gravi la petite plaine rocheuse, point de vue du lever, dans le noir lunatique, nous avons attendu une bonne heure avant que le soleil ne se lève complètement. Permettant à la vallée de commencer sa journée…
YES WE DID IT, et puis on est rentré se coucher jusqu’à l’heure du Dal Bhat. Comme dans un épisode magique d’un dessin animé.
Et puis on a pris la route du retour dans un taxi déchainé pendant 3 heures express pour rejoindre Katmandou.
Qu’elle magnifique expérience !
Peut être digne d’un Koh Lanta au début, mais on a tellement appris de choses pendant, que rien ne pourra nous le faire regretter.
A très vite pour un nouvel article !