Eh oui quand on part sur de longues périodes comme celle que j’ai vécu en cette Asie du Sud- Est par exemple, on ne s’imagine pas véritablement ce qu’il nous attend…
On prépare dans un long premier temps son départ, sa période « pré-aventure », on fait petit à petit son deuil du confort (sans vraiment trop le considérer véritablement, d’ailleurs), ses bagages (à devoir penser au moindre détail), ses au revoir… Ces petites choses qui font partie d’un long processus que je qualifierai « d’obligatoire » ou alors d’indispensable au bon déroulement de l’aventure que l’on est amené à vivre.
Cette préparation au départ pour le Népal et le Vietnam, m’a rappelé celle de l’Afrique du Sud; à la différence que l’Afrique du Sud était pour le premier grand départ seul.
Je crois que j’ai plein de choses et de ressentis à vous faire partager alors vous m’excuserez d’avance si je me perds dans mes propos, mais on va tout de même faire cela de façon construite !
Donc, oui, il me semble que je me rappelle encore le jour de mon départ (parce que même près de 9 mois après, c’est quelque chose qui doit rester gravé, n’est ce pas ?), ce fut le 28 décembre 2016, après les fêtes de Noel passées en famille, les ventres pleins, les petites douceurs et attentions que cette atmosphère d’hiver peut vous procurer, il a fallu penser à partir ! Partir à la rencontre de celui qu’on nomme « l’inconnu ».
Depuis mon lit, certains soirs, j’observais et fixais ma valise de voyage fidèle et je me disais simplement « Toi et moi, ma grande, on va vivre des choses auxquelles tu ne t’attends pas une seconde; surtout que dans l’histoire, c’est toi qui va effectuer le plus dur du périple, conditionnée en soute pendant que moi je me la coulerai douce en classe économique ».
Cependant ce n’était pas elle mon compagnon de voyage; non, je dirai que c’était la musique et ma mémoire qui me suffisaient à me souvenir des bons et meilleurs moments vécus en France auprès de mes proches et fidèles connaissances.
Je me suis encore égaré, n’est ce pas ?
Pour mon retour programmé à la fin Juillet, je ne m’étais, mais alors vraiment, pas préparé.
En effet, tout est allé très vite !
J’ai pris le temps de profiter de derniers bons moments dans certains endroits de Saigon, profiter une dernière fois de la gastronomie et de la vie locale jusqu’au bout, au point de me trimballer en simple short dehors sous une mousson battante afin de déposer une amie dans son taxi direction la France, de l’eau presque jusqu’aux genoux…
Un dernier matin, un dernier aller retour chez le voisin du bout de la rue afin d’apprécier un dernier café glacé qui fait du bien, un dernier morceau de guitare, une dernière cigarette, un dernier regard lancé aux personnes locales qui auront été mes voisins pendant des mois (Eux qui étaient déjà dans l’incompréhension quant au fait que je m’étais installé dans leur rue pour vivre et m’imprégner de leur culture au quotidien, n’ont pas eu, pour tous, la chance de comprendre que je ne reviendrai pas dormir ce soir…)
Bien obligé de monter dans un taxi qui ne me décrochera pas un mot durant le trajet jusqu’à l’aéroport, comme si ce jour de départ était un jour de deuil national au Vietnam…
Et c’est quand je m’approche du guichet de la compagnie aérienne qui va se charger de me ramener en France, et que je dois m’amuser à payer 100 dollars pour pouvoir ramener ma guitare acquise ici, que je me rend véritablement compte que l’aventure touche à sa fin et qu’il n’y a plus aucun moyen de faire machine arrière.
Après, bon, il faut ajouter tout ce qui est relatif à l’attente avant d’embarquer, le retard de l’avion, les correspondances chaotiques, les manques de bagages à l’arrivée en France, les inquiétudes des parents de ne pas voir son enfant à l’heure prévue…
Et me voilà en France.
Plus de seize heures après le premier décollage, on a souvent l’impression qu’il s’est écoulé une éternité entre le décollage et l’atterrissage, quelque chose qui correspondrait à des années lumières sans vouloir en faire de trop… Et cela nous fait sentir extrêmement irritable, pour le coup !
On arrive, on se pose, on ne décroche pas un seul mot; on observe et on redécouvre ce pays qui est la France que j’avais quitté 9 mois auparavant… J’observe tout autour de moi et je me dis :
« Mais mince, où sont les vendeurs de Banh Mi et de Cafés Dà tant appréciés au Vietnam, où est passée cette population qui vit dans la rue et qui utilise son immense joie de vivre au quotidien, où sont les scooters et les vendeurs ambulant, et puis, il fait frisquette non ? »
Ah la la, c’était très dur !
J’ai eu comme cette impression que je pouvais m’amuser à me comparer à un nouveau né que l’on viendrait d’enlever à sa mère juste après avoir pointé le bout du nez dans la réalité… Sans rire. J’ai eu ce sentiment étrange d’avoir été « arraché » au Vivi, auquel je m’étais beaucoup attaché au cours des derniers mois là- bas.
Alors au quotidien qui suit, ce sentiment se traduit par un semblant de mal-être à se retrouver ici, en France, une simple envie de rien, une tristesse intérieure qui ne veut pas s’échapper d’elle-même, comme s’il fallait attendre un certain déclic avant de passer à autre chose. C’est avoir un gros nuage au dessus de la tête, pour imager la chose.
Serait-ce une sorte de deuil à faire ?
C’est surtout lorsque l’on réalise à quel point l’Asie est relativement bien éloignée de l’Europe que je me suis dit « Mais tu n’as pas l’amère impression que ce que tu vivais là-bas ressemble à une toute autre et différente vie que celle que tu mène en France ?» Ah bah je peux te dire que si !
En tout cas chers amis, une longue aventure de la sorte reste encore et toujours indescriptible à 100%. Quand on en raconte l’histoire, on a même parfois l’impression de se mentir à soi-même.
c ‘est toujours très bien tourné mon fils bravo pour ce beau moment je t aime très fort mon grand ta nounou !!!
J’aimeJ’aime